Sept organisations féministes, dont Garance, ont réuni leurs savoirs et savoir-faire pour créer ce [guide d’autodéfense en contexte gynécologique. La surveillance et le suivi médical des corps qui ont une vulve paraît une évidence, et nombre d’entre nous ont déjà vécu des situations de jugement et de non-respect de nos choix et de notre intégrité. Pourtant, depuis quelques années, de nombreuses femmes, hommes trans* et personnes intersexes crient leur désaccord, se rebellent contre le pouvoir médical et dénoncent les violences obstétricales.
Avec ce guide, nous voulons aller plus loin dans notre réflexion. Vous trouverez dans cette brochure des témoignages et des définitions, mais aussi des informations précieuses sur le sens et non-sens de certaines pratiques médicales dans différents contextes, des premières consultations gynéco à la puberté via la contraception, la naissance, l’avortement et la ménopause jusqu’aux consultations des personnes intersexes. Et ce ne serait pas un guide co-écrit par Garance sans de bons conseils de comment se défendre contre les violences gynécologiques et obstétricales. L’autogestion de notre santé reproductive et sexuelle est également abordée pour inspirer les lectrices.eurs.
Zones à défendre est téléchargeable gratuitement. La diffusion de la version papier est prévue pour l’automne 2020.
Remarque éditoriale : Utiliser le mot « chatte » et la figure de « catwoman » était un choix de notre part qui est critiquable. Nous savions que cela ne plairait pas à toutes les femmes, mais nous avons pris ce risque. Nous avons joué la carte de la réappropriation des mots (aussi des mots considérés comme vulgaires) et des images issues de la culture populaire dans le but d’y mettre un nouveau sens et un nouvel imaginaire. Cela est un procédé qui a souvent été utilisé dans les mouvements féministes et LGBTQIA+, pensons aux mots « salope », « pute », « chienne », « queer », « gay », etc.
Quant à Catwoman, elle est bien plus qu’une figure hypersexualisée. C’est une superhéroïne, bisexuelle, qui a été maltraitée par le patriarcat et qui résiste. Elle utilise ses pouvoirs pour aider d’autres femmes et surtout celles qui vivent au marge de la société : les enfantes de la rue, les prostituées/travailleuses du sexe… Généralement, au lieu de s’allier aux groupes souvent para-militaires des superhéro.ïne.s, elle agit plutôt dans une zone grise : elle vole, mais ne tue pas.
Changer le langage et rappeler à nos imaginaires des aspects laissés de côté, c’est changer la société et notre vision du monde.